Une semaine de confinement, et vous ça va comment ?

par | 24 Mar 2020

Carrière conte de fée

Vous n’avez pas encore envoyé vos enfants par la fenêtre ? Ni les papiers de divorce à votre conjoint ? Bon alors tout va bien !

 

Blague à part, nous n’y sommes pas allées de notre billet sur le télétravail et les conseils à adopter pour travailler à la maison car il y avait tout ce qu’il faut dans les billets de nos confrères indépendants et coach qui pratiquent comme nous de longue date le travail à domicile.

 

Enquête de sens a préféré prendre un peu de temps pour réfléchir avec vous au sens de tout cela. Et oui on ne se refait pas !

Premier enseignement : soyons modestes ! Et oui le management, le coaching, le développement personnel, la qualité de vie au travail, etc. Tout ça c’est bien, c’est important quand tout va bien. Mais aujourd’hui on revient aux fondamentaux : manger, se soigner. Et c’est un bel exercice d’humilité : on se passe d’un coach mais pas d’un éboueur, un manager bien formé c’est idéal mais une caissière à son poste c’est indispensable. Quant au personnel soignant, espérons que cette époque nous aura collectivement permis de retrouver le sens des valeurs fondamentales que nous voulons partager dans notre société et que l’on hésitera demain à parler du coût de l’hôpital…

Deuxième enseignement : réapprendre à se passer de la société de consommation immédiate. On a tous vu sur les réseaux sociaux ces personnes qui vivent leur confinement comme une longue attente entre deux livraisons d’Amazon. Qu’en pensez-vous ? A-t-on vraiment besoin de ce tee-shirt ou de la dernière version du robot ménager ? Est-ce utile au point d’obliger des personnes à travailler sans mesure de protection, du magasinier au livreur à domicile ? Est-ce vraiment un soutien à l’économie ou une excuse pour ne pas voir que nous sommes pris dans l’engrenage : exister c’est consommer ? C’est probablement le moment de s’interroger sur ses pratiques et sa consommation : sans aller jusqu’à la décroissance, se diriger tranquillement vers la « flexi conso » comme il y a les « flexi-tariens » : moins mais de meilleure qualité.

Troisième enseignement : revenir vers ceux qui nous sont chers. Parce que nous sommes isolés, nous avons besoin de resserrer les liens avec nos « proches ». Prendre des nouvelles, téléphoner à la famille, et même faire des choses improbables : un apéro en visio avec les copains, chacun confiné mais ensemble malgré tout. Comme si cette période nous ramenait à la qualité de nos interactions sociales : ce ne sont pas les centaines d’amis sur FB qui comptent aujourd’hui, ce sont les quelques- uns dont on se soucie vraiment !

Quatrième enseignement : réinvestir le temps c’est se réinventer. Une fois les placards rangés, la poussière disparue, les enfants installés dans une nouvelle organisation d’enseignement à la maison, il faut se rendre quand même à l’évidence : on a plus de temps devant nous et pas forcément d’idées lumineuses pour l’occuper. Netflix a ses limites ! Alors prenons le temps justement ! En « temps » normal on court après lui, maintenant qu’il est là qu’allons en faire ? Déjà le regarder : prendre conscience du temps qui passe c’est prendre conscience de sa propre finitude. A priori, pas la chose sur laquelle on aime s’attarder… Pourtant ce confinement nous y invite : il y a un danger extérieur, un risque létal. Alors ne fuyons pas ce temps qui s’offre à nous : laissons-le s’emparer de nous à son rythme, avec ses questions, son ennui mais aussi son potentiel créatif et ses espaces de liberté.

Cette période de confinement peut s’apparenter à un deuil : celui de notre vie d’avant. Et comme pour le deuil nous vivons les 5 phases : le déni (ça ne me concerne pas), la colère (recherche d’un coupable, critique négative, rumination) la sidération (blocage sur les infos en continu de la progression du virus), la tristesse (nostalgie de sa « liberté ») avant enfin l’acceptation qui mène à la quête de sens et à l’action qui en découle. Et comme un deuil, la vie reprendra son cours mais il ne tient qu’à nous d’en faire, peut-être, une vie en mieux.